La fin ou est-ce le début?
Depuis que nous sommes de retour du voyage, beaucoup de personnes nous posent la question de savoir ce qui nous a le plus plu, quel pays nous a le plus marqué et ce que nous en tirons en fin de compte, de ce voyage. Est-ce possible de classer les paysages traversés par ordre croissant selon leur valeur esthétique, critère fortement subjectif, ou de catégoriser les rencontres par ordre décroissant selon leur degré de plaisance? Pour ma part, il m'est impossible de le faire.
Au cours de ce voyage, nous avons fait tellement de différentes expériences, individuelles ou en famille qui nous ont toutes marqués d'une manière ou d'une autre. A certains moments nous avons traversé des paysages qui nous ont émus jusqu'aux larmes par leur beauté et leur préservation, d'autres moments nous avons eu le besoin de nous détourner tellement nous étions dégoûtés par la saleté et le non-respect observés. Certaines rencontres humaines se sont déroulées de manière machinale, sans intérêt et quasiment sans interaction, d'autres nous ont touchés jusqu'au plus profond de notre être. Certains gestes que nous avons posés nous semblaient tellement familiers que nous nous croyions à la maison, d'autres nous ont poussé d'aller au delà de nos capacités connues, à repousser nos propres limites. Mais comment définir le degré d'importance de ces expériences? N'est-ce pas à travers des événements en apparence triviaux que nous parvenons à savourer la qualité et l'extraordinaire ? Et les expériences que nous faisons dans notre vie ne sont-elles pas toujours liées les unes aux autres? Nos nouvelles expériences ne deviennent-elles pas possibles grâce à notre vécu antérieur et n'engendrent-elles pas également nos actions futures?
vallée près de Stellenbosch, région viticole d'Afrique du Sud
Dans ce sens, le voyage, constitue également un tout, indissociable de ses différentes étappes et de notre être. Non seulement nous voyageons différemment selon qui nous sommes, mais nous en retenons également des choses différentes. Et par retenir je ne veux pas forcément dire mémoriser, mais plutôt 're'-tenir dans son coeur, dans sa tête et l'intégrer dans sa manière d'être et d'agir. Aussi nous pouvons en tirer seulement ce que nous sommes prêts de voir et prêts de recevoir, prêts à laisser nous toucher dans notre fort intérieur.
C'est une occasion rêvée pour se découvrir de nouvelles facettes, ainsi nous étions un peu mexicains, cubains, thailandais, guatémaltèques, kiwis aussi, un peu sudafricain, ... . Alors si nous le laissons faire, le voyage peut nous défaire, nous refaire ou tout simplement nous faire. Et c'est finalement ce qui nous a plu le plus.